- murène
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• moreine 1268; lat. muræna, du gr.♦ Poisson physostome (murénidés) long et mince, ondulant dans l'eau, très vorace, à la morsure dangereuse, qui vit dans les mers tropicales et tempérées chaudes. La chair de la murène était très estimée par les Romains.murènen. f. Poisson apode des côtes rocheuses, au corps mince et long, très vorace.⇒MURÈNE, subst. fém.ICHTYOL. Poisson apode appartenant à l'ordre des Physostomes (s.v. physo-), au corps mince et allongé pouvant atteindre un mètre cinquante, carnassier, à la morsure dangereuse, vivant au large des côtes méditerranéennes et dont la chair était très estimée par les Romains. On connaît la cruauté de Vadius Pollion, qui nourrissait des murènes avec les corps des esclaves qu'il faisait mourir (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 90). Les Romains appréciaient beaucoup le poisson et pour avoir des produits de grande fraîcheur ils construisaient des viviers d'eau marine où étaient élevées et engraissées des murènes et des lamproies (A. BOYER, Pêches mar., 1967, p. 6).— P. métaph., péj. Vous appelez cela une femme? Une murène! Une vipère! (CLAUDEL, Choéphores, 1920, p. 942).Prononc. et Orth. :[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1100 judéo-fr. morayne (Gloses de Raschi, éd. A. Neubauer ds Rom. St. t. 1, 1871-75, p. 168, 105); ca 1265 murene (BRUNET LATIN, éd. J. Carmody, I, CXXX, 9, p. 128 et I, CXLIII, 2, p. 135); 1505 murene (DESDIER CHRISTOL, Platine en françoys, fol. 89 r° a d'apr. R. ARVEILLER ds Mél. J. Séguy, p. 74). Empr. au lat.
« murène »; la forme pop. moreine (cf. moreine, moraine, BRUNET LATIN, op. cit., éd. P. Chabaille, p. 184 et 194) suppose un lat.
. Fréq. abs. littér. :52.
murène [myʀɛn] n. f.ÉTYM. 1268, moreine; lat. murœna, mot grec.❖♦ Poisson physostome (Murénidés) long et mince, ondulant dans l'eau, très vorace, appelé autrefois serpent de mer, qui vit dans les mers tropicales. || Manger des murènes (→ Lamproie, cit.). || Le Romain Vedius Pollion passait pour nourrir des murènes avec de la chair humaine.1 Je fais jeter par jour un esclave aux murènes.Hugo, Odes et ballades, IV, VIII.2 Moi qui sais des lais pour les reinesLes complaintes de mes annéesDes hymnes d'esclave aux murènesLa romance du mal-aiméEt des chansons pour les sirènesApollinaire, Alcools, p. 23.3 (…) une murène avait saisi à plus d'un mètre de l'eau le crabe aux réflexes un peu lents ! Par la suite, nous avons appris que les murènes des Galapagos arrivent à courir cinq à six mètres sur les rochers pour y saisir une proie endormie.Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 134.➪ tableau Noms de poissons.❖DÉR. Murénidés.
Encyclopédie Universelle. 2012.